Etablir le pronostic d’un cancer
Le pronostic est une donnée importante, mais parfois difficile à établir. L'oncologue vétérinaire peut aider le vétérinaire généraliste à l'établir de la manière la plus juste possible.
Le pronostic s’établit initialement sur la base du diagnostic de certitude, permettant de définir le comportement biologique de la tumeur, et sur le bilan d’extension.
Cependant, il est essentiel de garder en mémoire que le facteur pronostique le plus important dans la très grande majorité des cancers reste la réponse aux traitements, et le pronostic doit nécessairement être ajusté dans un second temps, une fois la réponse au traitement mis en place évaluée d’une manière standardisée.
Lors d’établissement du pronostic, l’objectif est d’essayer d’évaluer l'agressivité de la maladie en terme de rechute locale, régionale ou métastatique, afin de donner une information précise aux propriétaires.
Les facteurs pronostiques sont des données qui permettent de prévoir l'évolution d'un cancer, mais ils n'échappent pas aux incertitudes de toute prévision. Ces données sont recueillies avant le début du traitement, mais aussi pendant ou après celui-ci. Les données avant traitement sont indispensables pour définir la stratégie thérapeutique: l'établissement initial d'un pronostic favorable encourage souvent les propriétaires à réaliser ce type de traitement pour leur animal, alors qu'un pronostic aggravé conduit dans certains cas à une euthanasie.
Le pronostic initial le mieux étayé peut être démenti au cours de l'évolution, et la qualité et la durée de la première rémission, pour un malade qui récidive, ont une incontestable valeur pronostique prépondérante. La connaissance de facteurs pronostiques discriminants doit permettre d'adapter le traitement à la diversité des cancers.
Quelques règles générales peuvent être avancées :
-- Le pronostic d’un cancer ne dépend aucunement de l'âge de l’animal, bien que la présence de facteurs de comorbidité augmente avec l’âge (exemple : maladies chroniques telle une maladie rénale chronique, maladie valvulaire dégénérative...). Au contraire, pour certains cancers, les animaux plus jeunes ont généralement un pronostic plus mauvais (exemple : ostéosarcome chez le chien).
-- La présence de métastases est un critère pronostique péjoratif, mais ne veut pas nécessairement signifier l’arrêt des soins. En effet, certaines maladies métastatiques peuvent être contrôlées pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois ou années.