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THERAPIES COMPLEMENTAIRES

Tout comme chez l'être humain, les animaux de compagnie peuvent bénéficier des médecines complémentaires (phytothérapie, acupuncture, ostéopathie…) en association avec les traitements conventionnels du cancer. 

En aucun cas une thérapie complémentaire ne peut se substituer à un traitement conventionnel du cancer, des données solides dans la littérature démontrant la perte de chance (survie plus courte, dégradation de la qualité de vie plus rapide) lorsque ces méthodes sont utilisées à mauvais escient.

Les thérapies complémentaires disponibles en médecine vétérinaire incluent notamment l'ostéopathie, l'acupuncture, la phytothérapie, la médecine traditionnelle asiatique et l'homéopathie. Ces thérapies complémentaires peuvent ainsi être intégrée au plan thérapeutique, en s’assurant de l'absence de contre-indication avec les traitements conventionnels administrés. 

LA PHYTOTHERAPIE EN ONCOLOGIE VETERINAIRE

Peu d’études à haut niveau de preuve ont évalué l’apport de la phytothérapie dans la stratégie thérapeutique en oncologie chez le chien et le chat. Parmi les plantes, nous retiendrons essentiellement l’utilisation d’extrait de chardon-Marie, de gui blanc et de carthame, et pour les champignons, l’utilisation de PSP de Coriolus versicolor.

  • L’extrait de chardon-Marie (principe actif : sylibine) permet de diminuer l’hépatotoxicité de la lomustine (CCNU, utilisée notamment dans la prise en charge de certains lymphomes, mastocytomes, sarcomes histiocytaires, et tumeurs intracraniennes). Une dose de 20mg/kg/jour est recommandée, durant toute la durée de la chimiothérapie.

  • Le polysaccharopeptide (PSP) de Coriolus versicolor, un champignon utilisé depuis des siècles en médecine traditionnelle chinoise, a potentiellement un effet anticancéreux lors d’hémangiosarcome chez le chien, bien que la seule étude actuellement disponible ne soit pas contrôlée, et intègre un faible échantillon d’étude. Aucun effet secondaire n’était rapporté avec ce traitement. Des études complémentaires sur les bénéfices dans la prise en charge en charge d’autres cancers sont en cours. Depuis la fin de l’année 2016, un extrait de PSP de Coriolus versicolor est disponible sur le marché vétérinaire (Versikor 500, laboratoire Sum Lab Vet).  Une dose de 100 mg/kg/jour est recommandée. Aucune étude sur les interractions médicamenteuses possibles n’est actuellement disponible, et il est recommandé aux  praticiens une certaine prudence dans la prescription lorsqu’une chimiothérapie et/ou une radiothérapie sont planifiées, bien qu’aucune interaction franche n’ait été observée dans l’expérience de l’auteur.

  • L’extrait de gui blanc Viscum album a fait l’objet d’une étude de toxicité chez le chat atteint de sarcome au site d’injection et de lymphome cutané. Des injections sous-cutanées d’extrait aqueux fermentés de la plante fraîche de Viscum album étaient réalisées 2 à 3 fois par semaine, à doses croissante, afin de déterminer la dose tolérable chez le chat. La dose cible se situe autour de 5mg/kg. Une administration orale biquotidienne (0,5 mg par prise, soit 1mg/chat/jour), notamment lors de sarcomes au site d’injection, est également décrite.

  • L’acide linoléique, notamment contenu dans l’huile de carthame, a permis d’obtenir une rémission clinique chez 6 chiens atteint de Mycosis fungoides, une forme de lymphome cutané. Une dose de 3ml/kg/jour est nécessaire, entrainant un apport calorique non négligeable.

 

PLACE DE L’ACUPUNCTURE CHEZ L’ANIMAL ATTEINT DE CANCER

D’un point de vue strictement physiologique, l’acupuncture implique la stimulation des fibres nerveuse δA entrainant la production d’opioïdes endogènes (encéphalines), de cytokines anti-inflammatoires, et/ou de neuropeptides, et peut participer à l’inhibition des fibres nerveuses de type C dans la  corne dorsale de la moelle épinière.

Plusieurs études ont clairement démontré l’apport de l’acupuncture dans la prise en charge de la douleur et des nausées chez le chien et le chat.

Une application dans la prise en charge de la douleur cancéreuse, et surtout dans la limitation des effets secondaires des chimiothérapies à doses maximales tolérées, est donc envisageable chez l’animal atteint de cancer. Une étude prospective sur l’apport de l’acupuncture chez les chiens atteints de lymphomes est actuellement en cours dans différents centres américains, et des données complémentaires sont attendues dans les prochains mois.

 

APPROCHE NUTRITIONELLE DE L’ANIMAL ATTEINT DE CANCER

Bien que le profil nutritionnel idéal des animaux cancéreux soit actuellement inconnu, il est possible de donner certaines recommandations en se basant sur les altérations métaboliques connues. Elles consistent notamment à augmenter les proportions d’énergie d’origine protéique et lipidique.

Outre les sources énergétiques, les aliments peuvent être enrichis en acides gras oméga-3 et en arginine. L’usage d’une complémentation en oligoéléments et anti-oxydants doit se discuter en fonction des autres traitements mis en œuvre, des interaction avec certaines molécules de chimiothérapie étant décrites.

La qualité des matières premières composant l’aliment est aussi à considérer afin d’optimiser sa digestibilité et de couvrir au mieux les besoins en nutriments du patient (sources protéiques animales, diversification des acides aminés, taux de cendres brutes < 8%…).

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