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LES LYMPHOMES CHEZ LES PETITS MAMMIFERES DE COMPAGNIE

Les lymphomes demeurent des entités néoplasiques très fréquentes chez les petits mammifères de compagnie, notamment chez le furet, où ils sont les troisièmes néoplasies les plus fréquentes après les insulinomes et les tumeurs surrénaliennes, et chez le hamster, où ils sont considérés comme l’entité néoplasique la plus fréquente.

Comme chez l’Homme, le chien et le chat, les lymphomes des petits mammifères de compagnie demeurent des entités cliniques et morphologiques hétérogènes, et leur classification est indispensable afin de mieux cerner leur comportement biologique et les traitements les plus adaptés.

 

Démarche diagnostique

Les signes cliniques sont très variables en fonction du type de lymphome (tableau 4). Une polyadénomégalie périphérique demeure le signe d’appel classique lors de forme multicentrique, mais toute atteinte d’organe peut être observée.

La démarche repose sur l’obtention d’un diagnostic de (quasi)-certitude via une cytoponction à l’aiguille fine ou, mieux encore, un examen histopathologique. L’examen histopathologique demeure le gold standard, et permet de réaliser un immunophénotypage chez les espèces chez qui cette technique est décrite et validée (furet, lapin et cochon d’inde).

 

Rôle de la classification histologique et du phénotypage

Le standard de classification des lymphomes a été établi par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis 20 ans, et ai appliqué de manière adaptée au chien depuis plus de 10 ans, et plus récemment aux chats. Cette classification OMS repose sur la description clinique, morphologique, immunologique, et génétique, et permet de distinguer des dizaines d’entités aux comportements biologiques différents, et aux traitements différents.

S’il est aujourd’hui bien établi que le traitement des différentes formes de lymphomes différent chez le chien et le chat, il n’existe à ce jour aucune étude chez les petits mammifères de compagnie.

Chez le furet cependant, l’immunophénotype peut être déterminé de manière standardisée, et reste associé à un impact pronostique significatif : des survies médianes différentes sont ainsi observées en fonction de l’immunophénotype (4.3 mois pour les lymphomes T vs 8.8 mois pour les lymphomes B).

 

Bilan d’extension 

Un bilan d’extension standardisé est recommandé chez l’ensemble des petits mammifères de compagnie atteint de lymphome, et ce y compris dans des formes en apparence localisée (ex : lymphomes cutanés épithéliotrope), qui peuvent se généraliser. Ainsi, des radiographies thoraciques, une échographie abdominale, une ponction de moelle osseuse, et un bilan hémato-biochimique, incluant le calcium et un examen du frottis sanguin, sont recommandés.

 

Stratégies thérapeutiques

La stratégie thérapeutique reste dépendante du type de lymphome (grade, immunophénotype, morphotype), du stade de la maladie, et bien entendu de la volonté des maitres.

 

Lymphomes de bas grade

Bien que plus rarement identifiée en pratique, les lymphomes de bas grade nécessite une attention particulière de part la mise en œuvre d’une stratégie thérapeutique différente.

Il n’existe à ce jour aucune donnée de littérature sur un standard d’attitude à adopter, mais l’approche comparative nous incite à ne pas mettre en œuvre de chimiothérapie chez ces animaux, sauf lors de présence de signes cliniques altérant la qualité de vie. Cette approche permet de limiter le risque de développement de résistance. Chez le chien et l’Homme, les durées de survie sont ainsi plus importantes chez les patients ne recevant pas de traitement, en comparaison de ceux traités par chimiothérapie multi-agent, chimiothérapie simple (chlorambucil) ou même corticothérapie.

 

Lymphomes multicentriques de haut-grade

Lors de formes de haut-grade, le standard de soin demeure une chimiothérapie multi-agents demeure le standard de soins (figure). L’impact de l’immunochimiothérapie n’a pas encore été évalué chez les petits mammifères de compagnie, contrairement aux chiens.

La pose d’une chambre implantable doit être considérée chez les furets et les lapins, afin de limiter le recours aux anesthésies et préserver l’accès veineux.

Formes cutanées non-opérable

Les lymphomes cutanés épithéliotropes (notamment mycosis fungoides) sont décrits chez de nombreux petits mammifères de compagnie. Si une origine virale semble en être un agent causal chez les lapins de lignée américaine, ceci n’a pas été mis en évidence en Europe. L’origine est donc avant tout une altération génétique acquise, comme la grande majorité des cancers. Lors de formes non opérables (forme extensive), plusieurs approches peuvent être envisagée, en se basant principalement sur une approche comparative.

PLAN A : Traitement oral avec de l’isotretinoïdes (CURACNE, 1 mg/kg/j initialement) en association avec de la prednisolone (1 mg/kg / j initialement, puis en décroissance de doses)

PLAN B : Sur des formes localisées mais situées dans des zones anatomiques délicates (membres, tête…), l’electrochimiothérapie peut représenter une alternative viable.

PLAN C : Corticothérapie palliative

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