Evaluer l’extension d’un cancer
Une fois le diagnostic de certitude établit, la réalisation d’un inventaire complet de la maladie à la recherche d'une extension locale, régionale et à distance, dans le but de préciser au mieux les indications thérapeutiques, est nécessaire.
A- Evaluation de l’extension locale
L’extension locale d’un cancer s’évalue en fonction du volume de la tumeur et de ses rapports avec les tissus et/ou organes voisins. La démarche est différente selon la localisation tumorale.
B- Evaluation de l’extension lymphatique régionale
Les noeuds lymphatiques, ou "ganglions", jouent le rôle de filtres dans l'ensemble de l'organisme (sauf au niveau du système nerveux central). Ils sont souvent le premier endroit où l'on retrouve des métastases. Leur examen inclut une palpation clinique, l'imagerie (échographie, scanner...), la ponction à l'aiguille fine (examen cytologique) et la biopsie (examen histologique).
L'identification du noeud lymphatique sentinelle, c'est à dire le premier noeud lymphatique drainant la tumeur (et donc celui où il existe le plus de risque de détecter des cellules métastatiques), demeure de plus en plus réalisé en pratique. Ce noeud lymphatique peut être identifié par scintigraphie, lymphangioscanner, lymphangiographie ou technique de coloration chirurgicale au bleu de méthylène. Son analyse histopathologique est recommandée dans la prise en charge de plus en plus de cancers, notamment les mastocytomes et les mélanomes.
C- Recherche de métastases (extension à distance)
Les métastases d’un cancer se définissent comme étant la croissance d'une cellule tumorale à distance du site initial, atteint par voie sanguine ou lymphatique. Le risque métastatique est possible dans toutes les formes de cancers, mais est en fait très variable selon ses localisations et sa nature, définissant son comportement biologique.
Les métastases sont le facteur essentiel de gravité et l'évaluation métastatique à distance va orienter de façon essentielle le choix thérapeutique, notamment entre le choix d’une approche thérapeutique palliative ou à visée curative.
La localisation préférentielle des métastases varie selon les tumeurs pour des raisons de circulation et/ou d'affinité tissulaire. Les quatre sites principaux sont les poumons, le foie, la rate et les l'os.
D’autre part, le système nerveux central est un site de métastases potentiellement sous diagnostiqué, mais dont la fréquentes de diagnostic augmente du fait du développement de l’Imagerie par résonnance magnétique.
La recherche de métastases demande un choix d'examens adaptés; elle se fait, soit de façon systématique car la tumeur primitive expose particulièrement à ce type de métastase (ex : réalisation d’un examen tomodensitométrique de l’ensemble du corps lors d’adénocarcinome mammaire...), soit en présence de signes d'appel orientant vers un organe précis (signes osseux, signes neurologiques, signes hématologiques...).
-- Les poumons restent le premier site de métastases chez le chien et le chat. La recherche de métastases pulmonaires peut se faire soit par examen radiographiques, soit par examen scanner. En médecine vétérinaire, tout comme en médecine humaine, il a été clairement établi de la supériorité de sensibilité de l’examen scanner par rapport à l’examen radiographique dans la recherche de métastases pulmonaires, notamment chez les chiens de grandes races.
-- La recherche de métastases abdominales, notamment hépatique et splénique, nécessite un examen échographique et/ou un examen scanner.
En fonction du diagnostic établi, d'autres sites de métastases (os, moelle osseuse, système nerveux...) pourront être évalués au cours du bilan d'extension.
D- Autres éléments du bilan pré-thérapeutique
Le diagnostic et le bilan d'extension réalisés, d'autres éléments sont à considérer pour aider dans le choix de traitement et guider la surveillance ultérieure de votre animal.
-- Réalisation d’un bilan sanguin et urinaire complet.
-- Dosage de tout biomarqueur sérique permettant le suivi de la rémission clinique, notamment dans le cas des lymphomes de haut-grade, dosages de la thymidine kinase 1 et de la protéine C-réactive (chez le chien) ou de la SSA (chez le chat).